Faux souvenirs au cours de l'enfance
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Notre objectif est d’étudier l’effet du développement des mécanismes de maintien en mémoire de travail (MT) et de la mémoire à long-terme (MLT) au cours de l’enfance sur la formation de faux souvenirs (FS).
Résultats attendus
Les mécanismes permettant le maintien des informations en MT se développent avec l’âge (Camos & Barrouillet, 2018). Les études antérieures ont montré qu’ils sont effectifs à partir de l’âge de 7 ans (Oftinger & Camos, 2016 ; 2018). Des travaux menés chez de jeunes adultes ont révélé que l’utilisation efficace de ces mécanismes empêche l’apparition de FS à court-terme (Abadie & Camos, 2019). Ainsi nous nous attendons à ce que l’utilisation des mécanismes de maintien en MT par des enfants de plus de 7 ans diminue leur taux de FS dans des tâches de mémoire à court-terme en comparaison à une condition dans laquelle, ils ne pourraient pas les utiliser. A l’inverse, chez les enfants en dessous de 5 ans qui n’utilisent pas spontanément les mécanismes de maintien, le taux de faux souvenirs ne devrait pas être impacté par la possibilité d’utilisation de ces mécanismes.
Par ailleurs, les études précédentes ont montré que plus les connaissances en MLT se développent avec l’âge, plus les enfants sont susceptibles de faire des FS dans des tâches de mémoire à long-terme (Brainerd, Reyna & Forrest, 2002 ; Brainerd, Reyna & Zember, 2011). Nos études sont les premières à examiner les interactions entre le développement du maintien en MT et des connaissances en MLT sur l’apparition de FS à long-terme. Des résultats chez les jeunes adultes (Abadie & Camos, 2019) suggèrent qu’un mécanisme de maintien attentionnel en MT favoriserait l’apparition de FS à long-terme. Ainsi nous nous attendons à observer plus de FS à long-terme chez les enfants de plus de 7 ans dans des situations où ils peuvent utiliser les stratégies de maintien en MT que chez les enfants plus jeunes.
Protocole et éthique
Children between the ages of 4 and 9 y.o will be offered short-period activities involving WM and LTM. These playful activities will be presented on a computer. They can be compared to classroom activities. For a same study, they will be similar between children of different ages. Only the number of items to be processed will vary in order to adjust the difficulty level to the different age groups. A set of pictures or spoken words will be presented to the children. Each set will contain items related to each other and to a theme known to the children (e.g. the circus, the farm …). The material used will not generate negative emotions. The images will mostly come from databases created by experimental psychologists. Children will have to learn the presented items in order to remember them a few seconds later. This type of tasks will be used in in the different studies. Instructions, presence or absence of a concurrent task, semantic relationship between items, the way the items are presented, and retention time will vary across studies. The concurrent task will also vary to either prevent or allow the use of WM maintenance mechanisms in different ways (e.g. identifying the color of smileys on the screen, repeating a syllable…). The use of WM maintenance mechanisms and access to semantic information in LTM will be favored in some tasks and be prevented in others. Figure 1 illustrates the type of task we will use.
Figure 1. Schéma général de la procédure expérimentale
Nous ferons attention à ce qu’aucune des tâches proposées ne puisse susciter un sentiment d’échec chez l’enfant. La passation durera en moyenne 20 à 30 min, incluant un temps de familiarisation, un temps d’entrainement et le temps de l’activité. Les réponses de chaque enfant seront fidèlement enregistrées par l’expérimentateur sur un ordinateur du laboratoire dédié à la passation d’expériences appartenant au principal investigateur. Les données récoltées seront anonymisées. Les enfants recevront un diplôme de « petit scientifique » à la fin de la passation en guise de remerciement.
Applications
A terme, ce projet enrichira les connaissances à propos des apprentissages chez l’enfant. Il pourrait permettre de proposer des méthodes d’enseignement encore plus adaptées à la façon dont les enfants d’âges différents peuvent apprendre et ce en fonction des stratégies de maintien de l’information en mémoire de travail qu’ils utilisent ainsi que du développement de leurs connaissances sémantiques.